Facteurs de risques productifs d’ostéoporose chez les patients NF1

 
 

Résumé succinct de la conférence du Dr. Laurence Allanore, dermatologue à l’hôpital Henri Mondor – le 16 mai 2014 à Paris pendant les Journées Neurofibromatoses de l’Association Neurofibromatoses et Recklinghausen.

Le Dr. Allanore présente le protocole d’un projet d’étude prévu pour démarrer en octobre 2014. Le point de départ de cette étude est l’observation, parmi toutes les manifestations cliniques détectées chez les patients NF1, de problèmes osseux tels que scolioses, pseudarthroses, ou malformations osseuses diverses. Ces observations laissent penser qu’il y a probablement, chez les patients NF1, un trouble de la minéralisation de l’os responsable d’un risque de fracture plus important. Si ce risque a été documenté chez le petit enfant, il reste à démontrer que, chez l’adulte d’un certain âge, il est plus fréquent chez les patients NF1 que dans la population générale.

D’après les données de la littérature le gène NF1 serait très impliqué dans la maturation osseuse, la reconstruction de l’os et la réparation des fractures. Toute anomalie de ce gène pourrait donc entraîner des altérations de l’os. Par ailleurs, l’équipe allemande du Dr. Victor-Felix Mautner1 a démontré en 2006 que la concentration en vitamine D du sérum était plus faible chez les patients NF1 et inversement proportionnelle au nombre de neurofibromes cutanés. Or, cette vitamine est connue depuis longtemps pour son rôle dans la fixation du calcium au niveau de l’os.

L’objectif de cette étude sera donc de déterminer les différents paramètres de la minéralisation osseuse dans la NF1, mesurée par ostéodensitométrie. Pour cela il est nécessaire de pouvoir comparer les résultats obtenus avec ceux publiés dans la littérature dans ce domaine et notamment sur l’ostéoporose. De nombreuses bases de données sont disponibles mais elles concernent essentiellement des femmes ménopausées ou non. De ce fait, l’étude sera centrée dans un premier temps sur une population féminine de plus de 18 ans, non ménopausée, et présentant une NF1. Il sera également intéressant de comparer la minéralisation osseuse de patientes présentant ou non de nombreux neurofibromes cutanés. Ce travail devrait permettre de confirmer les travaux de V.-F. Mautner et de trouver des marqueurs cliniques afin d’essayer de prédire le statut de minéralisation.

En objectif secondaire, on tentera d’identifier les facteurs de fragilité en dosant plusieurs paramètres dans le sang et les urines (vitamine D, calcium, hormones thyroïdiennes, entre autres) et d’évaluer la prévalence des fractures.

L’étude durera environ 6 mois et sera conduite à l’hôpital Henri Mondor, sur 60 patientes, dont 30 possédant moins de deux neurofibromes cutanés et 30 plus de deux. En plus de l’intérêt purement scientifique (publications des résultats dans des revues internationales), l’objectif est également, à plus long terme, d’essayer de proposer aux patientes des stratégies d’essais thérapeutiques de reminéralisation de l’os afin de limiter les risques de fracture qui pourraient survenir par la suite.

1.- Vitamin D deficiency associated with number of neurofibromas in neurofibromatosis 1, M. Lammert, J. M. Friedman, H. J. Roth, R. E. Friedrich, L. Kluwe, D. Atkins, T. Schooler et V.-F. Mautner, Journal of Medical Genetics (2006), 43, 810-813.

Pour lires les autres résumés :

> Qualité de vie chez l’enfant NF1 en liaison avec les troubles de l’apprentissage

> Le point sur la recherche et le diagnostic moléculaire de la NF1

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